mardi 18 décembre 2007

Conférence de Presse: inauguration de la réalisation des récifs artificiels






Le 17 déc.07, le CRPMEM de Corse a invité les partenaires financiers, les professionnels de la pêche, les scientifiques et les insitutionnels a venir partager l'inauguration officielle de la réalisation du projet d'immersion de récifs artificiels.
Les modules des récifs artificiels sont entreposés sur le quai Est du port de Bastia en attente d'immersion.
Le Président du CRPMEM de Corse ainsi que les partenaires financiers ont exprimés leurs espoirs qu'ils fondent sur ce projet ainsi que la joie de voir cette première réalisée en Corse.


Les objectifs attendus et l’avenir :

L’étude de conception des modules a porté sur un objectif de croissance des alevins qui quittent l’étang de Biguglia.

Un suivi scientifique de 5 ans permettra de connaître les effets que vont générer ces récifs et de comprendre cette expérience nouvelle.

Ces premiers récifs encouragent la profession des pêcheurs à s’engager dans un véritable programme d’aménagement du littoral. En effet, la côte orientale a besoin de consolider son volume de biomasse par des récifs artificiels destinés à accueillir des poissons de roche. Par-ailleurs, la langouste étant l’espèce emblématique et majeure de l’économie de la pêche corse, il est prévu de construire des récifs spécifiquement dédiés à cette espèce. Ces récifs auront leur propre forme.

Les avantages dont la profession pourra bénéficier sont un confort dans leur rude travail. En effet, les récifs artificiels permettent de réduire les aléas des gains de l’activité qui dominent aujourd’hui le secteur de la pêche : « lorsqu’on sort en mer, on ne sait pas ce qu’on va gagner ». La présence des récifs comme nouvelles zones de pêche fructueuse permet de fixer un certain nombre de pêcheurs.

Une nouvelle réglementation maritime à inscrire sur les cartes :

Pour permettre au projet de vivre, une interdiction totale de navigation et d’activité de pêche sera instaurée en surface et sur toute la colonne d’eau autour des récifs artificiels sur un rayon de 1 mille nautique.

Les partenaires

Le coût total de cette opération s’élève à 300 000 euros. Elle est financée comme suit :

- Union Européenne – programme IFOP (50%) : 150 000 euros

- Office de l’Environnement de la Corse (30%) : 90 000 euros

- Conseil Général Haute-Corse (20%) : 60 000 euros



mardi 27 novembre 2007

Compte-rendu réunion Licences - 23 nov.07


La réforme des droits d'accès à la ressource pour les eaux autour de la Corse

Le Bureau du CRPMEM de Corse s’est réuni à Corté le 23 nov.07 afin de réflechir sur les pistes de réforme du régime des licences de pêche pour les eaux autour de la Corse. L’arrêté de 1991 qui encadre ces licences est aujourd’hui obsolète. La profession et les services de l’Etat doivent réflechir ensemble au contingent à fixer : réajuster le nombre de licences avec le nombre de navires pratiquant la pêche aujroud’hui. Par-ailleurs le rattachement du régime des licences aux métiers ne paraîtrait plus pertinent : certains pêcheurs veulent pratiquer des métiers du large en complément avec leur pratique principale de la pêche au filet et vice-versa. La deuxième question est de voir si l’on souhaite rattacher la licence de pêche pour les eaux autour de la Corse aux espèces, aux zones…et dans ce cas : quelles espèces, quelles zones, quelles techniques de pêche autoriser ?

Après la présentation d’un exposé de qualité sur les différentes notions juridiques des droits d’accès à la ressource (PME, PPS, autorisation de pêche…), les Affaires Maritimes ont auguillé les membres de l’assemblée sur les diverses possibilités légales de conforter le régime des licences actuel.

Le Président du CRPMEM de Corse a bien souligné les dangers que courent la profession au regard de la situation de crise que traverse aujourd’hui le secteur de la pêche.

La réunion a permis de poser les enjeux et les pistes de réflexion à étudier, le chantier est ouvert.

Conférence Salon Itech'Mer- Lorient- 25 oct.07



Conférence : Gestion des Pêches et Parc Marin

Lors du Salon Itech’Mer de Lorient, le 25 oct.07, le CRPMEM de Corse et le Parc Marin des Bouches de Bonifacio (PMBB) ont présenté un travail de collaboration de 20 ans en matière de gestion halieutique.

A 16h, devant une assemblée composée de pêcheurs professionnels, de gestionnaires d’aires marines protégées et de curieux visiteurs, Monsieur Gérard Romiti, Président du CRPMEM de Corse et Monsieur Jean-Michel Culioli, directeur du PMBB, ont exposé les évolutions obtenues par ce mode de gestion.


Présentation du mode de gestion du PMBB

D’une surface de 800 hectares, le Parc Marin des Bouches de Bonifacio regroupe des aires de protection marines dont le niveau de protection et de conservation varie. Ainsi, certaines zones sont interdites à toute forme de prélèvement, tandis que d’autres ne sont ouvertes qu’à la pêche professionnelle. Les résultats montrent que les zones dans lesquelles une activité de pêche professionnelle est pratiquée, le niveau de biomasse a augmenté.

Le Parc Marin des Bouches de Bonifacio est un très bon exemple en tant qu’outil de gestion halieutique ainsi que de gestion des activités économiques souvent concurrentes sur l’espace maritime. La plaisance est très bien encadrée, seul un tourisme d’observation est autorisé. Le tourisme de cueillette est prohibé. En effet, cette activité est trop menaçante pour la resource, compte tenu du nombre important des touristes. Exemple : un 15 août, 20 000 personnes sont comptées dans les Bouches. De même le transport maritime est tout particulièrement réglementé par la mise en place d’un dispositif de séparation du trafic.


Les clefs de la réussite de ce Parc sont :

- la bonne colaboration avec les professionnels de la pêche (échanges de connaissances et de problématiques, embarquements à bord,conseils)

- la surveillance et le contrôle (14 agents sont embauchés)

- la surface de protection de marine suffisamment grande pour permettre à l’écosystème de s’équilibrer naturellement

- le suivi scientifique opéré avec sérieux et constance depuis 20 ans.

lundi 8 octobre 2007

Retours d’un Séminaire Pêche et Tourisme (Lorient 4 et 5 oct.07)


La Pêche Tourisme a pour objectif de mettre en place des actions permettant au secteur de la pêche de faire face à la crise qui le touche et où le danger de perdre son emploi se fait sentir. Pour ce faire, l’initiative a été prise de proposer d’intégrer aux activités de pêche côtière le « pescaturismo », combinant le développement du tourisme sur le littoral et la valorisation du patrimoine maritime dans la région.
Face au déficit réglementaire qui empêche l’embarquement de passagers à bord des navires de pêche, le séminaire a permis au CRPMEM de Corse de remonter les besoins de notre région ainsi que les diverses perspectives de développement touristique liées à l’activité de pêche (auberges du pêcheur, packages voyage …)
Ces idées novatrices ont été accueillies avec intérêt des participants comprenant des représentants des affaires maritimes, ainsi que des structures économiques de soutien.
Il a été décidé de créer un groupe de réflexion sur ces sujets, le CRPMEM de Corse en est un acteur privilégié.

Colloque Pêche tourisme, Lorient, 4 et 5 octobre 2007.
Personnes présentes : délégation espagnole, Monsieur Romiti Gérard (Président du CRPMEM de Corse), délégation italienne, représentante de l’AGLIA et du CGPA.

Retours d’un Séminaire Pêche et Tourisme (Lorient 4 et 5 oct.07)

mercredi 19 septembre 2007

Réunion de prise de contact avec le Préfet de Corse, Jeudi 13 sept.07

Monsieur Romiti, Président du CRPMEM de Corse, s'est entretenu avec Monsieur le Préfet de Corse, jeudi 13 sept.07.
Après échanges sur les personnalités de chacun, Monsieur Romiti a présenté l'activité de pêche de l'île ainsi que les actions pour lesquelles le CRPMEM s'engage.


1) Présentation générale de la pêche corse :
- petite pêche côtière (90%) : pratiquée sur des embarcations de 5 à 8 mètres pour les filets (poissons et langoustes)
- création récente de 10 licences Petits Métiers du Large : politique de diversification de la pêche (inciter à répartir la pression de pêche sur différentes zones, exploitation des espèces pélagiques)
- 8 chalutiers répartis le long de la côte orientale
- 10 corailleurs

2) Actions du CRPMEM de Corse :
Rédaction en 2006 du plan d’avenir pêche de la Corse : adaptation des besoins de développement de la région Corse aux exigences de la politique des pêches de l’Union Européenne).
Le Président du CRPMEM de Corse recherche à faire évoluer la profession vers des pêches nouvelles intégrées dans un environnement nouveau : contraintes de disponibilité de stocks des espèces, intégration de la pêche à l’environnement, diversification de l’activité de pêche.

Gestion des ressources halieutiques :
® élaboration d’un programme de reconversion progressif de la pêche à langouste à la nasse (pêche plus sélective) sur 5ans : élaboration constituée par les services de l’OEC et de la DRAM (dossier en attente de validation par le Ministère des Pêches et l’Union Européenne)
La langouste est une préoccupation majeure pour la pêche corse, elle représente la source principale des revenus des pêcheurs côtiers.
La production de langoustes est passée de 100 tonnes/an dans les années 1980 à 50 tonnes aujourd’hui. Les suivis scientifiques constatent depuis une vingtaine d’années une décroissance du rendement des outils de pêche : le filet est de moins en moins rentable.
Deux solutions :
Þ assurer le contrôle de la réglementation (respect des tailles minimales et de la période de fermeture de la pêche)
Þ reconvertir la méthode de pêche du filet à la nasse (méthode beaucoup plus sélective). Ce passage progressif ne pourra recevoir l’assentiment des professionnels qu’à la condition que la perte d’exploitation, liée au retour à un engin de pêche plus sélectif, soit compensée financièrement. Au début la compensation sera élevée, puis, au fil des années, elle diminuera autant que le pêcheur retrouve un niveau d’exploitation rentable.
® mise en place d’un suivi scientifique rapportant les effets de repeuplement des récifs artificiels
® passation d’un marché d’étude scientifique visant à évaluer la ressource disponible en corail
® négociation en cours pour la mise en place d’une étude scientifique sur la pêche des anguilles pratiquée dans les 4 étangs salés de la côte orientale

Développement pêche et tourisme :
® embarquement de passagers : un navire enregistré en pêche professionnelle peut délivrer un titre de transport à des touristes désireux de découvrir le métier de pêcheur
® création des auberges de pêcheurs (à l’instar des fermes auberges dans le secteur de l’agriculture)
Þ le concept final étant de constituer des étapes hôtelières et authentiques de la pêche avec possibilité de ballade en mer (package touristique de découverte de la pêche : ses métiers et ses produits). Les obstacles sont d’ordre juridique : ces activités ne disposent pas des cadres réglementaires nécessaires à l’autorisation de leur pratique (règles fiscales, sociales, de sécurité).
® insertion de la profession dans le projet des comptoirs de la mer dont le porteur est l’Union des Ports de Plaisance de Corse

Equipements collectifs
Le CRPMEM a vocation à promouvoir la qualité des produits des professionnels en appuyant les collectivités publiques dans l’installation d’équipements collectifs dans les ports de pêche : machines à glace, boxs de rangements du matériel de pêche, points de vente aux normes sanitaires…). Ces besoins doivent être répertoriés ans un plan régional d’aménagement des ports : en Corse, ces besoins sont inscrits dans le PADDUC.

Pêche et environnement
Aujourd’hui, l’activité de pêche s’ouvre vers des exigences nouvelles, les contraintes environnementales ordonnent à la production de s’accorder aux disponibilités de la ressource.
- 2007 : passage de l’ADEC à l’OEC
- carte des aires de protection marines
- collaboration exemplaire de la profession avec les gestionnaires du Parc Marin des Bouches de Bonifacio qui est une clef de la réussite de cette aire en protection marine
- les professionnels sont malgré tout inquiets des incitations du MEDAD à la création de zones Réseau Natura 2000 (na pas superposer les différentes zones de protection marine : soucis de lisibilité réglementaire et de facilité de contrôle). Néanmoins, Natura 2000 demeure une source de financement en matière de gestion et d’aménagement environnemental. Il est impératif que la profession soit associée et consultée sur la désignation des zones Natura 2000 et ultérieurement dans leur gestion.
- idée d’associer les pêcheurs professionnels à la gestion des macrodéchets (poubelles de mer entretenue par un pêcheur contre rémunération de ce service).

Actions festives et gastronomiques
Chaque année, le CRPMEM de Corse organise des manifestations de découvertes et de dégustation des produits de la mer : oursinade lors de la fête de la châtaigne de Bocognano, Fête de la Saint Erasme (Saint Patron des Pêcheurs).
Projet : 2008 manifestation Défi des Ports de Pêche sur Ajaccio.

jeudi 23 août 2007

Réunions : compte-rendu

Jeudi 13 sept.07: réunion de prise de contact avec le Préfet
Vendredi 23 nov.07: réunion Licences

Projets équipements

Les projets du CRPMEM :
Gestion des macrodéchets
Immersion de récifs artificiels

Actions de promotion et Actions pédagogiques

Les différentes actions menées :
Plaisanciers & pêcheurs

Langoustes rouges

Les langoustes rouges :
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Pêche Corse : fiches techniques et opinions

Voici les différentes fiches disponibles :
Quelques chiffres

mercredi 22 août 2007

Projet de gestion des macrodéchets / partenariat Office de l’Environnement de la Corse et Pêcheurs professionnels

Les macrodéchets représentent un impact négatif sur le milieu marin très important en volume et en nocivité sur le milieu. Les macrodéchets présents en mer proviennent des activités humaines qui se développent autour des zones littorales de façon exponentielle : les populations recherchent à se loger à proximité de la mer et les activités de loisir en milieu marin se développent considérablement. La mer littorale subie de très fortes pressions agressives dues à l’action de l’homme. Les écosystèmes marins sont en danger. Les pêcheurs professionnels voient leur production s’amenuiser.

Afin de palier au problème de la gestion des déchets en mer, la société Obell International SA a conçu un conteneur flottant permettant à tout navire de s’approcher et de jeter ses déchets. Ces conteneurs sont immergés à environ 500 mètres des côtes proches des lieux de fréquentation de la plaisance (zones de mouillage, à proximité d’un port de plaisance). Très ergonomiques, leur utilisation par le public est instinctive et a fait ses preuves autour des eaux corses (une quinzaine de ces conteneurs sont immergés dans le golfe d’Ajaccio, et l’on constate aisément que les plages sont plus propres que par le passé). Ces conteneurs sont beaucoup plus efficaces et moins coûteux que les opérations médiatiques de ramassage des déchets sur les plages le printemps venu. Ces conteneurs s'ordonnent dans une logique de développement durable : la plaisance est un secteur économique qui doit se maintenir. Les moyens de limiter ses effets néfastes sur l’environnement marin sont de lui procurer les structures amenant les usagers à adopter facilement les gestes éco-citoyens : point de réussite des conteneurs Obell.

Ce produit issu d’une conception innovatrice corse fait l’objet de brevets déposés auprès des instances nationales, européennes ainsi qu’à l’étranger. Les professionnels de la mer souhaitent promouvoir ce produit. Les pêcheurs sont les premiers touchés par ce phénomène de macrodéchets. Nous envisageons de lier avec l’Office de l’Environnement de la Corse une convention par laquelle des conteneurs seraient immergés en des points stratégiques et dont les pêcheurs volontaires se chargeraient de leur entretien (ramassage et dépôt des ordures aux lieux de traitement, surveillance de taux de remplissage..).

Pour toute curiosité supplémentaire au sujet des poubelles Obell, nous vous invitons à consulter leur site Internet : http://www.obell.com/

vendredi 3 août 2007

Les pêcheurs se serrent la ceinture, les plaisanciers rajoutent des crans à la leur

Depuis une vingtaine d’années, la communauté scientifique se rend à l’évidence que les ressources de la mer sont bien épuisables si on ne les gère pas. Le postulat d’Hugo de Groot se voit mis KO et les règles juridiques qui en découlaient remises en question. Les poissons, les langoustes, les homards peuvent disparaître ? Oui, nous pouvons aujourd’hui concevoir de dire « adieu ! veaux, vaches, cochons » pour les hommes de la mer. A qui la faute ? Un coupable s’il vous plaît ! Mais d’abord, quelles sont les causes de tous ces effondrements de stocks successifs : morues, sardines, merlans, thons, langoustes… ? « Les pêcheurs professionnels !!» clament en chœur les scientifiques, les instances gouvernementales, les écologistes et la société civile. C’est tellement plus simple de faire porter le chapeau à une communauté réduite presque en voie disparition dont le beau métier ne fait plus rêver un jeune. Dans ce dossier, on ne parle pas des fabricants de détergeant, de pesticides, de produits chimiques en tout genre, de la société qui consomment plus de ces produits que de poissons. On ne parle pas de notre mode vie destructeur des ressources naturelles. On ne parle pas des agriculteurs qui traitent leurs cultures plus que de raison, on ne parle pas des ménagères qui lavent leur sol à la javel trois fois par semaine, des coiffeuses qui proposent des soins à la pelle à leurs clientes. On ne parle pas des centaines de milliers de plaisanciers qui se livrent à la pêche sans encadrement, ni limitation réglementaire et qui astiquent leur navire avec des produits chimiques. Cependant, la réglementation existe dans d’autres pays d’Europe : une quantité maximum de 5 kg par personne à bord est autorisée en Italie. Profitons de l’élaboration du livre vert sur lequel l’Union Européenne travaille pour prendre une décision commune et cohérente et régler ce problème de cohabitation et de pression sur la ressource ! Il est urgent de prendre en main cette cohabitation, l’explosion de la plaisance devrait elle seule sonner l’alarme des fonctionnaires en charge de la gestion des stocks et de l’aménagement du territoire (30 000 nouvelles immatriculations de plaisance ont eu lieu sur la Région corse contre 4 pour la pêche professionnelle…).

Non seulement les mesures de protection et de gestion des stocks halieutiques ne s’adressent pas à la société dans son ensemble (il ne faudrait pas heurter le douillet mode de vie de rêve de nous autres), mais ne s’inquiètent pas de voir la flambée du nombre des pêcheurs plaisanciers à la mer.

Depuis une vingtaine d’années, les pêcheurs professionnels doivent réduire leurs jours de mer, réduire la puissance de leur moteur, réduire leur consommation de carburant, réduire le nombre de filets, réduire leur nombre de casiers et d’hameçons à leurs palangres, réduire leurs captures. Mais ils doivent augmenter le temps passé à remplir des documents administratifs : demande de PME, fiches de capture, demande de PPS, livre de bord, rôle ENIM, allocations familiales… Les pêcheurs professionnels se serrent la ceinture toujours un peu plus au fur et à mesure que la plaisance prend du terrain. Doit-on comprendre que les pêcheurs professionnels restreignent leur activité au bénéfice de l’expansion de l’activité de plaisance ? Les Porsches peuvent-elles rouler à 200km/h lorsque les autres véhicules sont limités à 50km/h ?

Les professionnels sont heureux de voir un nouveau marché fleurir, les industries nautiques de plaisance ont le vent en poupe et c’est tant mieux. Seulement, les utilisateurs pêcheurs plaisanciers doivent aussi voir leur passe-temps soumis à une réglementation écrasante. La survie des écosystèmes marins est une question qui concerne l’humanité, chacun de nous. La leçon donnée aux pêcheurs professionnels provenant des groupements écologistes et gouvernementaux soutenus des industries polluantes, tout ce beau monde ne se préoccupe que de la survie de ses propres structures et non des pêcheurs ni des poissons. Ils se rendent ainsi service mutuellement : les industries financent, participent aux actions environnementales. Mais, leurs produits destructeurs dont on ne peut plus se passer, ne sont pas proscrits par les mesures de protection des ressources de la mer. Ces donneurs de leçon semblent bien parvenus aux pêcheurs qui, de leurs ancêtres, vouent un amour si poétique à la mer.

Alors, à qui la faute ?…

Immersion de récifs artificiels


Pourquoi des récifs artificiels en Corse ?

Ce projet d’immersion de récifs artificiels est une première réalisation en Corse. C’est pourquoi il représente à la fois une grande attente dans le monde de la pêche corse et une expérience qui servira pour l’avenir. Le type de récifs artificiels attendu est dit de « production » puisqu’il a pour objectif l’accroissement des ressources halieutiques. En effet, le lieu d’immersion des récifs artificiels se situe à la sortie de l’étang salé de Biguglia, où les nurseries des poissons se trouvent.

L’objectif, en immergeant des récifs artificiels à la sortie de l’étang, est d’offrir aux poissons juvéniles un lieu de refuge, « havre de paix », qui permettra leur croissance. Cet objectif d’augmentation de la biomasse des ressources halieutiques est d’autant plus important en Corse que l’île dispose d’un faible plateau continental. Ce projet constitue un dispositif de gestion de la ressource halieutique à l’initiative des pêcheurs professionnels. Ce dispositif entre dans le cadre de la stratégie de gestion de la Méditerranée où de multiples expériences d’immersion de récifs artificiels ont déjà vues le jour.

Procédure de réalisation des récifs artificiels :

Le Comité Régional des Pêches Maritimes de Corse porte le projet d’immersion des récifs. Ce projet est une première en Corse. Il est issus d’une longue gestation : visites sur sites de fabrication sur les côtes du Golfe du Lion, en Espagne, réflexions partagées avec les partenaires : OEC + Conseil Général Haute-Corse + Union Européenne.

Suite à une procédure de passation de marché public, la commission d’attribution à nommer le maître d’œuvre. Il s’agit de Corse Ingénierie.

Le maître d’œuvre devra se charger de réunir les entreprises qui s’acquitteront des tâches suivantes : études de conception, travaux de fabrication des matériaux des récifs, assemblage, transport et immersion des récifs artificiels au large de l’étang de Biguglia. Le maître d’œuvre est responsable du bon déroulement de toutes ces phases. Le volume à immerger est de 250 m3.

Le coût total de cette opération s’élève à 150 000 euros. Il est financé comme suit :

- Union Européenne (50%) : 150 000 euros

- Office de l’Environnement de la Corse (30%) : 90 000 euros

- Conseil Général Haute-Corse (20%) : 60 000 euros

lundi 30 juillet 2007

Quelques chiffres

La Pêche professionnelle insulaire:
1000 km de linéaire côtier
204 navires de pêche dont 8 chalutiers, 10 petits métiers du large (PML), 10 corailleurs et 176 petits métiers côtiers (PMC)
Les principales espèces sont:
- la langouste rouge (cette espèce représente 70% des revenus des PMC): capture au filet trémaille
- poissons de roche: rougets, rascasses, saupes, girelles, chapons, serrans, corbs... (fameux pour la soupe de poisson corse)
- poissons fins: loups, daurades (grises, roses, royales), dentis, saint-pierre, mérous, baracuda...